Vers une plateforme standard pour instruments photoniques avec Koheron

La Filière Innovation-Entrepreneurs (FIE) n’aboutit pas toujours à lancer une activité à l’issue de la formation. Mais, l’envie n’est jamais définitivement abandonnée. C’est le cas de Jean Minet et Thomas Vanderbruggen, diplômés en 2008 de l’Institut d’Optique Graduate School (IOGS). Les deux ingénieurs ont poursuivi leurs études par une thèse au Laboratoire Charles-Fabry de l’IOGS, le premier en imagerie multispectrale, le second en optique atomique. Il y a quelques mois encore, Jean Minet, issu de la première promotion FIE (2006-2008), travaillait chez Thales R&T.

Courant 2014, les deux anciens décident de s’engager dans l’aventure Koheron. Objectif : concevoir et commercialiser une plateforme de développement pour instruments photoniques à destination du monde de la recherche et de l’industrie. Min-Jung Kim, diplômée de l’IOGS et de l’Essec, a rejoint l’équipe. L’entreprise sera officiellement créée au premier semestre de cette année.

A la source, la cohérence de la lumière

Koheron au Fablab 503« Les instruments photoniques reposent sur l’interface entre l’optique, l’électronique et le logiciel, explique Jean Minet. Actuellement, les technologies utilisées dans les laboratoires sont souvent inadaptées à la réalisation d’un produit fonctionnel pour des raisons de coût, d’encombrement et de consommation électrique ».

L’idée consiste donc à proposer une plateforme compacte intégrable dans les instruments photoniques. Aujourd’hui, pour obtenir les mêmes fonctionnalités que le prototype Koheron, un ensemble de briques technologiques doivent être assemblées et programmées de manière indépendante.

Commercialisation d’un premier module fin 2015

Un premier module devrait être commercialisé fin 2015. Il sera compatible avec les instruments intégrant des lasers cohérents à faible puissance et doit permettre de contrôler, détecter et traiter les signaux laser modulés à haute fréquence. Ce premier produit devrait autoriser l’utilisation d’un large spectre de lasers (de 800 à 1 600 nm).

« La capacité de calcul embarquée permettra de traiter en temps réel le signal optique reçu à 125 MHz, annonce Jean Minet. De plus, le module disposera d’une connectique pour fibre optique afin de faciliter son intégration dans les systèmes complexes ». A cela, s’ajoute un serveur Internet intégré et un système d’exploitation pour programmer et contrôler l’ensemble depuis un ordinateur ou un Smartphone.

Gains d’espace, de vitesse de traitement et de coût

A ce jour, Koheron a conçu un premier démonstrateur au FabLab du 503. Il tient dans la main et offre la possibilité de générer, acquérir et traiter les signaux laser depuis un ordinateur. Sa taille et sa vitesse de traitement (utilisation de composants FPGA) en font déjà un produit attractif. « Son coût de fabrication revient environ cinq fois moins cher que les solutions élaborées aujourd’hui dans les laboratoires », affirme Jean Minet.

Koheron vise d’abord le marché de la recherche publique. L’opportunité pour l’entreprise de perfectionner sa technologie. Il s’agira ensuite de capter les industriels, « d’abord sur des marchés où les exigences en termes de certifications ne sont pas trop élevées, comme les instruments photoniques de mesure sur les chaines de fabrication ». Au préalable, les premiers contacts seront établis avec les industriels via des prestations de conseil.

En déployant sa technologie dans les laboratoires de recherche et au cœur des process industriels, Koheron pourrait casser la rupture technologique qui existe aujourd’hui entre ces deux environnements. De quoi faciliter, à terme, la conception de produits innovants.

Olivier Fermé

www.koheron.com