Archives de catégorie : Coup de projecteur

Issue de la FIE, Effilux crée UWAVE avec des élèves de FIE

Leader français de l’éclairage à LED pour la vision industrielle, Effilux fait des petits. En août dernier, deux de ses cofondateurs, Arnaud Mestivier et Jean-Philippe Blanchot, ont créé UWAVE avec deux étudiants en fin de 3e année FIE du cycle d’ingénieur SupOptique. Cette spin-off est spécialisée dans les sources UV à LED pour le séchage des colles, encres et vernis.

Issus de la promotion 2009 de la Filière Innovation-Entrepreneurs (FIE), Arnaud Mestivier et Jean-Philippe Blanchot manquaient de temps pour tester le potentiel des sources UV appliquées au séchage. En février 2014, ils s’associent avec une équipe de jeunes étudiants de la FIE. Les premiers travaux sont prometteurs. Jonas Pesenti et Romain Guillaume sont retenus pour porter le projet UWAVE qu’ils lancent donc ensemble quelques mois plus tard. Ce sont ainsi quatre anciens de FIE, promotions 2009 et 2015, qui sont à l’origine de la jeune pousse.

Lauréat de l’appel à projets prématuration de l’Université Paris-Saclay

En 2014, le projet est lauréat de l’appel à projet prématuration (AAP) de l’Université Paris-Saclay. « Nous avons exploré toutes les applications possibles, pas seulement la polymérisation, explique Jonas Pesenti. L’utilisation de lampes UV à LED pour stériliser ou désinfecter a notamment été étudiée, mais la puissance des LED n’est pas encore suffisante ».

Pour le séchage, en revanche, la technologie Effilux offre les meilleurs atouts. « Les lampes à LED d’Effilux sont équipées de systèmes optiques très performants, ce qui les rend compatibles pour des opérations de séchage en situation », assure Jonas Pesenti. La précision du faisceau lumineux permet notamment d’opérer à distance.

Un pointeur, avant la sortie d’un linéaire et d’un surfacique

Le UTARGET est le premier produit de la gamme UWAVE. Ce pointeur peut être utilisé de façon manuelle ou intégré sur une machine. Il se branche sur une simple prise jack et possède une lentille réglable pour plus de souplesse. « Les temps de séchage des colles UV sont très rapides, de l’ordre de 2 secondes », assure-t-on chez UWAVE.

La jeune entreprise innovante cible d’abord les professionnels qui ont besoin d’assembler fibres et optiques avec des points de colle. Très vite, le potentiel marché se révèle beaucoup plus important : impression numérique, offset, vernissage de carte électronique, métallisation UV, sérigraphie…

Pour s’imposer rapidement sur tous ces marchés, UWAVE fait le choix de commercialiser le UTARGET via les fabricants de colle, leurs réseaux de distribution étant déjà consolidés. « Ils connaissent bien leurs clients et sont intéressés de proposer des solutions complètes intégrant le séchage de leurs produits », observe Jonas Pesenti.

Lauréate Scientipôle Initiative depuis octobre, UWAVE travaille à élargir sa gamme produits. ULINE (linéaire) et UCUBE (surfacique) sont sur les tablettes pour début 2016.

Olivier Fermé

www.uwave.fr

FIE 3A : dernière ligne droite pour le projet de testeur de vin True Spirit

Archimej Technology analyse le sang, True Spirit le vin. La comparaison ne s’arrête pas à la couleur. Il y a un peu de l’ADN de la première dans le projet True Spirit, récemment lauréat du Challenge Start-up Kick Off 2015 de l’Université Paris Saclay.

En janvier 2015, Archimej Technology présente aux élèves de Filière Innovation-Entrepreneurs (FIE) 2A son Beta-Bioled, prototype d’appareil pour des analyses sanguines en mobilité. Cette jeune entreprise du 503, dont trois des fondateurs sont diplômés de l’Institut d’Optique Graduate School (IOGS), souhaite explorer le potentiel de sa technologie de spectroscopie 2.0 pour détecter les contrefaçons dans les vins et spiritueux. L’appel fait immédiatement écho auprès d’élèves de FIE.

Aurore Ceyrolle, Hugo Grardel, Louis Mestrallet, Luv Valecha et Benjamin Pages sont séduits par le projet. Les trois premiers suivent la FIE à Palaiseau, les deux autres l’Institut d’Optique d’Aquitaine, près de Bordeaux. Mais, il faut encore convaincre Archimej Technology que le travail à distance ne constituera pas un obstacle.

Quand le travail à distance devient un atout

« Notre éloignement a imposé de mettre en place une organisation rigoureuse, expliquent les porteurs du projet True Spirit. Nous organisons des réunions en visioconférence une à deux fois par semaine et avons créé un dossier partagé sur lequel nous formalisons à l’écrit tout ce qui se passe sur chacun des deux sites. Au final, cette organisation a permis d’avancer de manière très concrète. Elle a aussi favorisé la cohésion d’équipe ».

En FIE 2A, il s’agit d’abord de trouver un concept produit répondant à un besoin client. Participer à différents concours et présenter le projet d’entreprise en public (Moovjee, Mardis de l’innovation…) offre l’occasion de tester l’idée. Cette année, True Spirit a été lauréat de l’appel à projet prématuration (AAP) de l’Université Paris-Saclay. Une enveloppe de 10 000 € couvre les premiers besoins en financement.

Rapidement, les élèves vont recentrer le projet. La pertinence d’un produit anti-contrefaçons dans les vins et spiritueux n’apparaît pas évidente. En revanche, un testeur de vin pendant la phase de maturation répondrait à un vrai besoin.

Des analyses simplifiées pendant la fermentation malolactique

« Pendant la fermentation malolactique, le vin est très sensible à l’environnement, explique l’équipe. C’est un moment crucial dans la conception du vin, d’où l’utilité d’un appareil permettant d’effectuer des mesures en situation, avec un résultat rapide, sans passer par un laboratoire d’analyse ». True Spirit apporte une solution complémentaire, assurant un suivi plus régulier et moins coûteux que ceux des laboratoires.

Trois des cinq porteurs de projet (Louis, Benjamin et Hugo) effectuent leur stage de fin de FIE 2A en Chine, chez Archimej Technology. La phase de transfert technologique s’accélère. Aujourd’hui en FIE 3A, l’équipe travaille à un premier prototype, qui devrait être opérationnel d’ici la fin de l’année.

Les efforts se concentrent aussi sur le business model et la mise en place d’un partenariat avec un laboratoire pour les premiers tests. De quoi renforcer la notoriété de True Spirit dans le Bordelais en vue d’un lancement de l’activité en septembre 2016. Certainement un bon millésime…

Olivier Fermé

Projet de spectromètre portable pour la cosmétique avec Connected Physics

La cosmétique n’est pas qu’une affaire de goût. Pour choisir un soin du corps, un produit de beauté, les conseils de personnels formés sont toujours appréciés. Sont-ils suffisants ? Certainement pour concrétiser l’acte d’achat. Pour le reste… passez au révélateur du miroir. Connected Physics ambitionne donc d’apporter une nouvelle technique de caractérisation de la peau pour le choix des produits de cosmétique.

Créée en mai 2015, la jeune entreprise du 503 travaille sur un projet de « scanner de la peau pour fournir diagnostic et conseils produits adaptés ». L’idée n’est pas révolutionnaire. De tels outils sont aujourd’hui utilisés dans la conception des produits. Ce qui l’est davantage, c’est l’approche du concept. En sélectionnant les toutes dernières technologies accessibles, Connected Physics vise d’équiper les vendeurs en magasin pour des conseils dermatologiques sur mesure aux clients.

Un premier démonstrateur pour valider le concept

« L’appareil reposera sur une technique d’imagerie multispectrale à LED », annonce Hadrien Lepage, cofondateur de Connected Physics avec Thomas Nappez. Un premier démonstrateur est en cours d’achèvement. Le FabLab du 503 réunit tous les outils nécessaires à sa réalisation. « Evoluer au 503, c’est aussi profiter d’une dynamique collective utile pour mener ce genre de projet, observe Hadrien Lepage. Nombre de résidents partageant les mêmes problématiques que nous ».

Le concept validé, une levée de fonds sera engagée pour passer à la phase produit. Connected Physics peut déjà compter sur le soutien d’IncubAlliance pour appréhender les enjeux de marché.

Hadrien Lepage et Thomas Nappez sont diplômés de Grenoble INP-Phelma. Le premier a fait sa thèse au CEA Leti où il a acquis une solide expertise en nano-électronique. Thomas Nappez, lui, a poursuivi son parcours d’ingénieur avec une thèse en partenariat entre THALES et le CNRS dans le domaine de la photonique. Ensemble, ils ont d’abord créé une activité de conseil en nanotechnologies, avant de se concentrer sur le projet Connected Physics.

Olivier Fermé

Contact : Hadrien.lepage@gmail.com

FIE 1A : une année pour se tester à la création d’entreprise

100 % des entreprises créées à l’issue de la Filière Innovation-Entrepreneurs (FIE) sont encore en vie aujourd’hui. Ces activités ont été lancées en fin de 3e année d’études à l’Institut d’Optique Graduate School (IOGS). Pendant deux ans, en FIE 2A et FIE 3A, les élèves se sont consacrés à un projet de création d’entreprise et certains ont transformé l’essai.

L’IOGS offre aussi l’opportunité de goûter à la création d’entreprise dès la 1ère année, en FIE 1A. Sans obligation de poursuivre en FIE 2A. Si le projet de création reste académique,    l’exercice de réalisation rejoint la réalité. En fin de cycle, les élèves doivent aboutir à la vente de leurs produits. Appelé Young Enterprise Project (YEP) jusqu’à l’an dernier, ce programme est conduit en partenariat avec l’association Entreprendre Pour Apprendre. La rentrée prochaine marquera l’entrée de la 5e promotion de FIE 1A.

« Tout le cycle de la création d’activité est abordé »

« L’objectif est de permettre à des groupes de 6-8 élèves de mener un projet basé sur la lumière, simple au plan technologique, explique Olivier Fortin, professeur d’économie associé à l’IOGS, responsable cette année de la FIE 1A. De la conception à la vente du produit, en passant par le prototypage et la production, tout le cycle de la création d’activité est abordé ». Les élèves doivent notamment élaborer un plan financier. « Encadrés par Entreprendre Pour Apprendre, ils peuvent lever jusqu’à 1 000 € de prêts, dont plus de la moitié auprès de partenaires extérieurs, banques, sponsors ou fournisseurs par exemple ».

Dès cette première année de FIE, les jeunes ingénieurs appréhendent la création d’entreprise de manière concrète et pragmatique. « Vendre son produit implique de se poser très vite la question de sa pertinence économique et de tester le marché », leur explique Olivier Fortin.

Responsable de production, chef de projet… Chaque élève occupe une fonction au sein de son équipe. La capacité à travailler ensemble est mise à l’épreuve, autre aspect important de la réussite entrepreneuriale.

Coup de projecteur sur 3 projets de FIE 1A, promotion 2014-2015

Brill’eau

Troquez le pichet pour la carafe lumineuse en cristallin. Brill’eau a produit une trentaine de pièces, presqu’autant ont été vendues au prix de 35 €. Au total, 110 € de bénéfices ont été réalisés, pour l’essentiel reversés à l’Institut Curie au profit de la recherche contre le cancer.

« A l’origine, nous voulions intégrer les Leds dans le moule de la carafe, mais cela impliquait de les faire produire, raconte Yves Mascart, PDG du projet Brill’eau. Pour des raisons de coûts, nous avons fait le choix d’un socle lumineux assemblé à une carafe, socle que nous avons acheté sur Internet auprès d’un vendeur asiatique. Il a ensuite fallu assembler les deux et réaliser un anneau en bois pour embellir le socle ». Résultat, le spectre lumineux se propage à travers le liquide par le bas. « L’effet est vraiment intéressant sur des boissons gazeuses ».

2 FIE 1A Brill eau Equipe2 FIE 1A Brill eau FabLab2 FIE 1A Brill eau Carafe

« Au départ, je ne voyais pas très bien l’intérêt de faire une étude de marché, explique Yves Mascart. Finalement, elle nous a permis de positionner notre offre sur un produit plus design et haut de gamme. Cette démarche était nécessaire pour convaincre nos financeurs, notamment l’association Entreprendre Pour Apprendre qui nous permet de rechercher des fonds  ».

Ambilux

Effet aurore boréale à la maison. Un demi-globe en plexiglas dépoli, des Leds bleu, verte et rouge, un moteur rotatif, la lampe Ambilux repose sur une conception « simple ». « Nous avons cherché un produit dans la tendance zen qui marche bien de nos jours, explique Pierre-Yves Maître, responsable marketing sur ce projet. Mais, après avoir réalisé une étude de marché, il a été décidé d’inclure des Leds blanches pour proposer aussi une utilisation comme lampe d’appoint ». 20 lampes ont été produites, toutes vendues au prix unitaire de 40 €. « La centaine d’euros de bénéfices a été reversée au club humanitaire de l’école », indique Pierre-Yves.

2 FIE 1A Ambilux 12 FIE 1A Ambilux groupe à ENSTA

Partant pour poursuivre en FIE 2A à la rentrée prochaine, le jeune ingénieur retient une expérience enrichissante à plusieurs titres : « La gestion du travail en équipe a représenté un vrai challenge au démarrage. Même si chacun occupe une responsabilité propre, les tâches sont partagées et il faut apprendre à travailler ensemble et à trouver des solutions ». Pierre-Yves sortait de deux ans de prépa avant d’intégrer l’IOGS et la FIE 1A. « Pour la première fois, j’ai dû convaincre des gens d’acheter un produit. Cela a été une expérience nouvelle pour moi qui n’ai jamais appris à vendre ».

Gooddiogs

80 produits vendus au prix unitaire de 4,90 €, plus de 300 € de bénéfices reversés au bureau des sports de l’école, le projet Goodiogs a rempli ses objectifs. Ce groupe de FIE 1A a imaginé une petite lampe porte-clés permettant de projeter un logo ou du texte. « L’idée d’un produit de communication personnalisable s’est révélée pertinente, les résultats l’attestent, commente Eloïse Berson, PDG sur le projet. Etude de marché, gestion des stocks et de la production, vente des produits même, cette expérience a été vraiment nouvelle et enrichissante pour moi ».

iNNOECO, l’accélérateur de startup pour construire l’industrie du futur

2 innoeco Dorschner_Sylvian-07 (2)« Cabinet de conseil en management opérationnel de projets innovants et structurants, iNNOECO enrichit son offre et se positionne comme un accélérateur de croissance au service de l’industrie du futur, annonce Sylvain Dorschner, son président. 140 Mds€ vont être investis ces cinq prochaines années en Europe pour moderniser et digitaliser les appareils productifs. Pour construire ces industries de demain, nombre de jeunes entreprises innovantes et d’entreprises en croissance ont besoin d’être accompagnées sur le marché ». Simulation numérique, capteurs nouvelle génération, robots collaboratifs, cybersécurité… Une vingtaine de domaines technologiques clés sont identifiés pour accompagner cette « révolution industrielle ».

Dirigé par Sylvain Dorschner et Hubert Duault, iNNOECO compte à ce jour une dizaine de professionnels du développement économique et de l’innovation. A partir de septembre, l’ensemble de l’équipe déménage de Palaiseau à Orsay, et s’installe au centre entrepreneurial de l’Institut d’Optique Graduate School (IOGS). « Le 503 nous replace au cœur du plateau de Saclay », justifie le président. L’accélérateur d’entreprises innovantes ayant vocation à travailler avec l’ensemble des acteurs de l’innovation du territoire.

Une passerelle vers les grands comptes de l’industrie

A évoluer sous le même toit, les rapprochements sont facilités. Les entreprises du 503 vont donc bénéficier d’une expertise adaptée pour accélérer leur développement. Concrètement, iNNOECO s’adresse d’abord aux jeunes pousses qui peinent (ou tardent) à déployer leurs solutions sur le marché. iNNOECO aura également un regard attentif sur les porteurs de projet de la Filière Innovation-Entrepreneurs (FIE) en leur donnant des conseils via du mentorat.

« Nos ressources internes couvrent un large spectre de compétences. Selon les besoins, notre accompagnement pourra porter, par exemple, sur la recherche de financement, la structuration de modèle économique, l’aide au montage de partenariat stratégique avec les grands comptes de l’industrie », précise Sylvain Dorschner.

Une expertise dans la conduite de projets innovants

Depuis sa création en 2011, iNNOECO a expertisé et accompagné une trentaine de projets de territoire en France. Le cabinet de conseil compte notamment parmi ses partenaires les pôles de compétitivité System@Tic Paris-Région et Medicen Paris-Région, le pôle européen en simulation numérique haute performance, Ter@tec à Bruyères-le-Châtel, la SATT Paris-Saclay, le CEA, l’IOGS…

Avant de se lancer dans l’aventure iNNOECO, Sylvain Dorschner occupait le poste de délégué général du pôle de compétitivité System@Tic Paris-Région. Il évolue depuis vingt ans dans l’animation et le développement des écosystèmes de croissance. « Aujourd’hui, la conduite de projets innovants impose de mettre en place de nouvelles méthodes, prenant en compte un ensemble d’acteurs de plus en plus complexe ». Cette bonne connaissance de la chaine des acteurs de l’innovation constitue un atout majeur pour porter les solutions industrielles de demain.

Olivier Fermé

http://innoeco.fr

Ecoute et mesure en milieux hostiles avec Phonoptics

Phonoptics nano Phonoptics revendique le premier microphone optique au monde utilisant une unique fibre optique. Cette innovation technologique est le fruit d’une collaboration entre SEDI-ATI, entreprise de Courcouronnes (91) leader en Europe dans la fabrication de fibres optiques spéciales, et trois étudiants de la Filière Innovation-Entrepreneurs (FIE).

La fibre optique offre de nouvelles possibilités pour développer des solutions de mesures en milieux hostiles : contrôle de la température, de la pression, mesure de vibrations, analyse acoustique. Grâce à la faible atténuation du signal, le microphone optique présente aussi l’intérêt d’être utilisable à distance, à une dizaine de kilomètres du poste de contrôle sans répéteur. De plus, il n’émet aucun signal ce qui le rend indétectable.

Surveillance en temps réel et conception de solutions industrielles

La technologie brevetée par Phonoptics repose sur l’utilisation d’une seule et unique fibre optique : le signal emprunte la même fibre à l’aller et au retour. Cette innovation dans le domaine du microphone optique offre un certain nombre d’avantages : facilité de fabrication et d’utilisation du produit, diagnostic et réparation simplifiés, coûts abaissés en raison d’une seule connectique, gain d’espace pour une intégration dans un système complexe, etc.

« Il existe deux grands types d’applications possibles : la surveillance en temps réel et la caractérisation en amont pour la conception de solutions industrielles », explique Vivien Staehle-Bouliane, 25 ans, PDG de Phonoptics. Aujourd’hui, l’entreprise du 503 est sur le point de commercialiser ses premiers microphones optiques. « Il s’agit encore de prototypes à améliorer, mais leurs performances sont déjà intéressantes ». Parmi ses premiers partenaires commerciaux, Phonoptics compte notamment un acteur du secteur automobile.

Surmonter les étapes du transfert technologique

Tout a commencé en première année de FIE. Dans le cadre de leur formation à l’entrepreneuriat à l’Institut d’Optique Graduate School (IOGS), les futurs ingénieurs rencontrent des apporteurs d’idées. « Lorsque Jean-Michel Malavieille, directeur technique de SEDI-ATI, a présenté cette fibre capable de mesurer les déplacements, j’ai vite perçu le potentiel de la technologie », se souvient Vivien Staehle-Bouliane.

Phonoptics Malavieille et Staehle BoulianeAprès deux ans de collaboration étroite entre les étudiants entrepreneurs et SEDI-ATI, Phonoptics est créée en septembre 2014. « Notre bonne entente avec Jean-Michel Malavieille a été essentielle pour surmonter les différentes étapes du transfert technologique », observe le jeune PDG. Vivien se lancera finalement seul dans l’aventure Phonoptics avec le directeur technique de SEDI-ATI. Ses deux camarades de FIE ayant choisi de voler vers d’autres horizons. Depuis, Jean Trautsolt, issu de la promotion FIE 2014, a rejoint l’équipe.

« Pour SEDI-ATI, confier la réalisation d’un système complet à des élèves ingénieurs a permis à l’entreprise de ne pas se mettre en danger tout en s’appuyant sur les compétences recherchées », constate Vivien Staehle-Bouliane. L’environnement du 503 a été déterminant dans la réussite du projet. Le Photonic FabLab a permis d’enclencher la phase de prototypage à moindres frais. « Dans le cadre de notre formation, nous avons également bénéficié de l’aide de coachs pour les aspects technologique et business ».

Un enseignant-chercheur de l’Institut d’Optique débloque la situation

« Nous avions besoin d’une membrane infiniment plus souple et sensible que pour un microphone électronique. Une membrane en silicium comme celles utilisées pour les rayons X s’est révélée être la bonne solution, raconte Vivien Staehle-Bouliane. Sébastien De Rossi, enseignant-chercheur à l’IOGS nous en a prêté une et la situation s’est débloquée. Sans lui, les temps de développement auraient été beaucoup plus longs et coûteux. Il est probable aussi que Phonoptics n’aurait pas remporté les prix qui ont été déterminants à un certain stade de développement pour assurer la poursuite du projet ».

Moisson de récompenses

En 2014, Phonoptics a été lauréate du Concours national d’aide à la création d’entreprises de technologies innovantes (I-LAB) dans la catégorie Emergence. Elle est également distinguée d’un Photon d’Or par la revue Photoniques et du prix Fibre de l’innovation OpticsValley dans la catégorie Etudiant-Entrepreneur (décerné à Elise Coulin alors en FIE).

En 2015, la jeune entreprise du 503 a déjà remporté le concours Tremplin Entreprises. Elle est aussi devenue lauréate Scientipôle Initiative. Une levée de fonds est à présent envisagée début 2016.

Olivier Fermé

http://www.phonoptics.fr

Aëxor, experte en atmosphère explosive et technologie du vide

Bureau d’études spécialisé en ATEX (atmosphère explosive) et technologie du vide, Aëxor propose une offre globale allant de l’audit à la formation, en passant par la conception-fabrication de machines sur mesure.

Depuis 2006, la réglementation impose d’établir une cartographie des zones ATEX, autrement dit des sites présentant un risque explosif. Sont notamment concernés les outils de production sous-vide dans la mesure où ils intègrent l’utilisation de produits inflammables. En effet, des dispositions spécifiques s’imposent lors de leur manipulation. Le cœur d’activité d’Aëxor repose sur cette expertise des risques d’explosion en milieu industriel et dans l’environnement de la recherche.

Des solutions de mise en conformité des installations

«Aëxor l'équipe La plupart des grands bureaux d’études réalisent des zonages ATEX, mais notre offre est plus complète, explique Carine Vignolles, gérante d’Aëxor. Nous sommes en mesure de proposer des solutions de mise en conformité des installations, et même de concevoir des outils de production adaptés ». C’est ainsi, par exemple, qu’Aëxor a réalisé une machine de dépôt pour le fabricant de verre Essilor.

Aëxor prévoit de réaliser 500 K€ de chiffre d’affaires (CA) cette année, répartis à parts égales entre ses activités d’audit, de formation et de conception de machines. Sur le volet formation, l’entreprise est certifiée par l’INERIS, l’Institut National de l’Environnement Industriel et des Risques, pour délivrer des formations Ism-ATEX. « Etant une petite structure, notre valeur ajoutée consiste aussi à proposer des formations sur mesure en fonction des contraintes liées aux installations de nos clients », précise Carine Vignolles.

20 % de l’activité réalisés en Asie

L’entreprise compte plus de 270 clients évoluant dans les domaines de la recherche et de l’industrie (agroalimentaire, cosmétique, automobile…). 20 % de l’activité sont réalisés en zones Asean, principalement en Thaïlande, Indonésie et à Singapour. Aujourd’hui, la gérante d’Aëxor constate que « même si une nouvelle dynamique souffle sur le territoire de Paris-Saclay, il est encore difficile pour une TPE d’accéder aux marchés des grands comptes ».

L’expertise d’Aëxor est reconnue des acteurs spécialisés. L’établissement fait notamment partie du comité de pilotage AFNOR S66A (atmosphères explosives) et participe au groupe du Comité (ministériel) de Liaison des Equipements ATEX (Clatex).

Créée en 2007, l’entreprise est l’une des pionnières du 503, où elle est installée depuis 2009. « Les rapprochements y sont facilités et des collaborations sont engagées avec de jeunes entreprises du centre », se réjouit Carine Vignolles.

Olivier Fermé

www.aexor.eu

Vers une plateforme standard pour instruments photoniques avec Koheron

La Filière Innovation-Entrepreneurs (FIE) n’aboutit pas toujours à lancer une activité à l’issue de la formation. Mais, l’envie n’est jamais définitivement abandonnée. C’est le cas de Jean Minet et Thomas Vanderbruggen, diplômés en 2008 de l’Institut d’Optique Graduate School (IOGS). Les deux ingénieurs ont poursuivi leurs études par une thèse au Laboratoire Charles-Fabry de l’IOGS, le premier en imagerie multispectrale, le second en optique atomique. Il y a quelques mois encore, Jean Minet, issu de la première promotion FIE (2006-2008), travaillait chez Thales R&T.

Courant 2014, les deux anciens décident de s’engager dans l’aventure Koheron. Objectif : concevoir et commercialiser une plateforme de développement pour instruments photoniques à destination du monde de la recherche et de l’industrie. Min-Jung Kim, diplômée de l’IOGS et de l’Essec, a rejoint l’équipe. L’entreprise sera officiellement créée au premier semestre de cette année.

A la source, la cohérence de la lumière

Koheron au Fablab 503« Les instruments photoniques reposent sur l’interface entre l’optique, l’électronique et le logiciel, explique Jean Minet. Actuellement, les technologies utilisées dans les laboratoires sont souvent inadaptées à la réalisation d’un produit fonctionnel pour des raisons de coût, d’encombrement et de consommation électrique ».

L’idée consiste donc à proposer une plateforme compacte intégrable dans les instruments photoniques. Aujourd’hui, pour obtenir les mêmes fonctionnalités que le prototype Koheron, un ensemble de briques technologiques doivent être assemblées et programmées de manière indépendante.

Commercialisation d’un premier module fin 2015

Un premier module devrait être commercialisé fin 2015. Il sera compatible avec les instruments intégrant des lasers cohérents à faible puissance et doit permettre de contrôler, détecter et traiter les signaux laser modulés à haute fréquence. Ce premier produit devrait autoriser l’utilisation d’un large spectre de lasers (de 800 à 1 600 nm).

« La capacité de calcul embarquée permettra de traiter en temps réel le signal optique reçu à 125 MHz, annonce Jean Minet. De plus, le module disposera d’une connectique pour fibre optique afin de faciliter son intégration dans les systèmes complexes ». A cela, s’ajoute un serveur Internet intégré et un système d’exploitation pour programmer et contrôler l’ensemble depuis un ordinateur ou un Smartphone.

Gains d’espace, de vitesse de traitement et de coût

A ce jour, Koheron a conçu un premier démonstrateur au FabLab du 503. Il tient dans la main et offre la possibilité de générer, acquérir et traiter les signaux laser depuis un ordinateur. Sa taille et sa vitesse de traitement (utilisation de composants FPGA) en font déjà un produit attractif. « Son coût de fabrication revient environ cinq fois moins cher que les solutions élaborées aujourd’hui dans les laboratoires », affirme Jean Minet.

Koheron vise d’abord le marché de la recherche publique. L’opportunité pour l’entreprise de perfectionner sa technologie. Il s’agira ensuite de capter les industriels, « d’abord sur des marchés où les exigences en termes de certifications ne sont pas trop élevées, comme les instruments photoniques de mesure sur les chaines de fabrication ». Au préalable, les premiers contacts seront établis avec les industriels via des prestations de conseil.

En déployant sa technologie dans les laboratoires de recherche et au cœur des process industriels, Koheron pourrait casser la rupture technologique qui existe aujourd’hui entre ces deux environnements. De quoi faciliter, à terme, la conception de produits innovants.

Olivier Fermé

www.koheron.com

TechnoFOUNDERS crée des start-up technologiques pour les chercheurs

« TechnoFOUNDERS se donne 2 mois maximum pour évaluer la pertinence d’un projet technologique et envisager de créer une start-up, annonce Olivier Le Blainvaux, co-fondateur de cette jeune entreprise, installée au 503 depuis décembre 2014. Aujourd’hui à peine 1 brevet sur 1 000 arrive sur les marchés ! Beaucoup d’innovations germent dans les laboratoires, mais les chercheurs qui les portent n’ont pas toujours les compétences, le temps, ni l’ambition de les valoriser en créant une entreprise. C’est ce que nous proposons de faire pour eux ». TechnoFOUNDERS vise donc les projets innovants au plan technologique et qui n’ont pas d’entrepreneur pour les conduire au marché. Et, se présente comme « le premier venture builder français ».

« Il est important de tester très vite le marché »

TechnoFounders P et O Le Blainvaux« Nous n’accompagnons pas les porteurs de technologies, nous créons des start-up pour et avec eux », résume Olivier Le Blainvaux. Si TechnoFOUNDERS entretient des rapports étroits avec eux, notamment dans la phase de prototypage, sa mission principale se situe ailleurs. Son équipe de business developers et de techniciens intervient dans l’élaboration du business plan, la recherche éventuelle de financement, la prospection commerciale, etc. « Il est important de tester très vite le marché et, si besoin, de réorienter le projet en fonction des opportunités qu’il offre ». Toutes les opportunités commerciales sont ainsi étudiées.

« Les chercheurs ont toujours un rôle à jouer dans une start-up technologique propulsée par TechnoFOUNDERS, qu’ils adoptent le rôle de consultant technologique, de CTO, ou même de CEO ». Concrètement, TechnoFOUNDERS est le premier actionnaire des entreprises qu’elle crée. Un accord de licence et/ou de transfert de capital est conclu avec l’établissement de tutelle du laboratoire de recherche.

« Nos partenaires, et non nos clients, insiste Olivier Le Blainvaux, sont principalement les unités de valorisation ou les Satt qui sont performants pour identifier les projets innovants, mais qui peuvent avoir besoin d’entrepreneurs pour les valoriser ».

4 projets de création de start-up dès 2015

Toutes les start-up créées ne survivront pas. Mais, Olivier Le Blainvaux et son frère (jumeau) Pierre ont acquis une expérience solide dans ce domaine. Tous deux diplômés de Polytechnique, ils ont poursuivi leurs études à Columbia University (New York) où ils ont démarré leur apprentissage de la culture anglo-saxonne des affaires. Pierre a ensuite travaillé pendant quatre ans au sein du cabinet McKinsey. Olivier, lui, a notamment évolué dans le groupe Rocket Internet qui l’a conduit à cofonder de nombreuses start-up. Par exemple, Jumia, le pendant d’Amazon en Afrique, qui est passée en deux ans de 5 à 5 000 salariés.

« Nous travaillons déjà sur 25 projets dont certains sont en cours de prototypage, indique Olivier Le Blainvaux. 4 start-up pourraient être lancées dès cette année ». TechnoFOUNDERS compte à ce jour 5 personnes, mais ses effectifs devraient rapidement augmenter. En mars, l’entreprise a annoncé une levée de fonds de 500 000 € auprès de personnalités privées pour accompagner son lancement.

Olivier Fermé

www.technofounders.com

Qiova : des solutions de marquage laser à haute cadence pour la traçabilité

Fin septembre, Qiova a été lauréate du Micron d’Or, dans la catégorie Outillages et instruments de production, au salon Micronora de Besançon. « C’est la première fois que nous présentions un produit autre qu’un prototype, et nous sommes fiers d’avoir été récompensés pour notre innovation », commente Benjamin Dusser, co-fondateur de cette jeune pousse stéphanoise. Qiova a été distinguée pour sa tête laser baptisée VULQ1 qui repousse les limites des cadences de marquage et de relecture industriels.

Traçabilité haute cadence et fonctionnalités authentifiantes

Qiova - IOGS - Le 503« Entièrement intégrable en sortie de sources laser impulsionnelles, VULQ1 a la capacité de faire du marquage multipoints en un seul tir, selon le principe “un tir laser = une forme unique“, affirme Benjamin Dusser. Jusqu’à 80 000 images uniques (selon les surfaces et les lasers utilisés) peuvent être générées par heure, cela sur de nombreux matériaux : métaux, polymères, verres, céramiques, etc. ». La technologie Qiova offre ainsi un gain de temps inégalé et la possibilité d’intégrer cette solution de traçabilité en milieu industriel. En plus de la haute-cadence apportée par le marquage « tampon », ce procédé possède un fort potentiel pour la traçabilité authentifiante et la lutte anti-contrefaçon. Les éléments de marquage étant générés sur mesure pour chaque client et lisibles a posteriori.

L’entreprise a été créée en 2011 par deux ingénieurs docteurs en optique et imagerie, Benjamin Dusser et Sébastien Landon. Cette même année, Qiova est lauréate du Concours national des entreprises de technologie innovante (catégorie Emergence). L’année suivante, elle reçoit un Photon d’Argent du magazine Photoniques. Trois années de R&D ont été nécessaires pour lancer VULQ1. Les preuves du concept ont été validées auprès de différents prospects dans les secteurs du luxe, de la pharmaceutique, du fiduciaire et des vins et spiritueux.

Des marquages complexes sur des surfaces invisibles à l’œil nu

Qiova franchit donc aujourd’hui un pallier en se positionnant comme un fournisseur technologique. « D’un bureau d’étude technique spécialisé dans les domaines de l’interaction laser-matière, l’optique, la vision industrielle et la traçabilité, Qiova est à présent en capacité de vendre sa technologie à des industriels et fabricants d’équipements laser, annonce son dirigeant. Nous sommes capables d’effectuer des marquages complexes sur des surfaces allant de 5 mm2 à quelques centaines de µm2 en surface ou dans la masse des matériaux ». Permettant de répondre aux demandes des fabricants qui ont besoin de faire du marquage caché comme à ceux désireux de proposer une lecture par smartphone. Qiova maîtrise l’ensemble de sa production à Saint-Etienne.

La jeune pousse entend mener de front commercialisation de sa technologie et poursuite de ses efforts en R&D. Elle compte à ce jour 5 personnes, mais peut s’appuyer sur le réservoir d’ingénieurs de l’Institut d’Optique Graduate School de Saint-Etienne. « Sébastien Landon est issu de cet établissement qui propose l’une des meilleures formations d’ingénieur en optique », considère Benjamin Dusser. Des sujets de thèse ont déjà été lancés auprès d’eux et les premiers stagiaires accueillis ont apporté toute satisfaction. Demain, des recrutements seront donc envisagés.

Olivier Fermé

www.qiova.fr