Les ingénieurs en optique coachés pour devenir des entrepreneurs

Sylvie WARYPour créer une entreprise, il faut devenir chef d’entreprise. Ainsi, lancer une activité est l’aboutissement d’un cheminement personnel chez le créateur. Pour accompagner les étudiants ingénieurs de la Filière Innovation-Entrepreneurs (FIE) dans leur projet d’entreprise, l’Institut d’Optique Graduate School (IOGS) a intégré des séances de coaching à leur formation. Un binôme accompagne chaque groupe d’élèves. L’accompagnement porte sur l’innovation technologique et le positionnement de l’offre, mais aussi sur la définition du business model, la créativité et la personnalité des futurs dirigeants.

« En première année de FIE (2A), les étudiants, tous issus de prépas, sont un peu formatés, constate Sylvie Wary, coach business. Souvent, ils ne s’autorisent pas à remettre en cause les modèles existants et je dois d’abord leur faire comprendre qu’il faut imaginer, rêver, avant d’innover et de créer une entreprise ». Sylvie Wary accompagne les élèves pendant les deux années que dure leur formation, avec un suivi plus soutenu au démarrage.

« Le projet doit toujours répondre à un besoin client »

En 1ère année de FIE, les premiers mois visent à faire émerger les projets. Les étudiants doivent notamment tester leur pertinence sur le terrain. « Nous mettons beaucoup l’accent sur l’humain, explique Sylvie Wary. Ils doivent sans cesse s’interroger sur eux-mêmes, échanger entre eux et développer une démarche de curiosité pour être capable de faire évoluer leur idée de départ, mais également leur posture ». La coach s’appuie sur une méthodologie et des outils. Pour la méthodologie, elle s’inspire notamment du Design Thinking pour transmettre une approche structurante et innovante de leur modèle économique. « Le projet doit toujours répondre à un besoin client qui doit être vérifié sur le terrain », martèle Sylvie Wary aux ingénieurs entrepreneurs.

Les coachs attendent du concret de leurs élèves. Et cela, dès la phase de maturation des projets. « Les élèves ont souvent du mal à synthétiser leur réflexion, donc j’utilise des outils visuels peu habituels pour eux, comme le “mind map“, pour les entraîner à formaliser différemment leurs idées ». Et, tous les mardis, chaque groupe passe au révélateur de la présentation expresse en intégrant les nouveautés de la semaine. « Nous ne sommes pas là pour leur faire de cadeaux quand leur présentation ne convient pas. Ils sont encore dans un environnement sécurisant, nous devons les préparer à en affronter de bien plus difficiles  », prévient Sylvie Wary. Au cours des deux années de FIE, ils seront amenés à poursuivre l’exercice de la présentation en public, mais cette fois devant des intervenants extérieurs qui évoluent dans le milieu de création d’entreprise et du financement de projet.

Un profil d’ingénieur recherché

« Au bout d’un certain temps, un déclic s’opère et les étudiants entrent dans la peau d’entrepreneurs, observe Sylvie Wary. Ils deviennent plus autonomes et indépendants. C’est l’objectif de l’accompagnement ».Si les échanges entre les élèves et leurs coachs sont moins fréquents par la suite, ils demeurent réguliers et moins formels.

A l’issue de leur formation, tous ne créeront pas leur entreprise. Mais, tous auront acquis une approche économique et créative de la vie professionnelle qui leur confère un profil d’ingénieur différent.

Olivier Fermé