Impression 3D : de la fabrication de prototype à l’unité de production avec Silimelt

SILIMELT Plasma-IOGS-le 503L’impression 3D, tout le monde en parle. Son utilité reste pourtant encore confinée à la fabrication de prototypes. Demain, la technique pourrait être utilisée pour produire des pièces à grande échelle. L’industrie, notamment, entrevoit dans ce procédé le moyen de concevoir en série des pièces de précision, à la robustesse éprouvée, plus légères aussi.

Créée en 2009, Silimelt visait à l’origine le marché des parcs photovoltaïques. « Nous voulions démontrer qu’il est possible de produire du silicium de qualité solaire à bas coût carbone », explique Ulysse Michon, co-fondateur et directeur technique et scientifique de Silimelt. Fin 2010, le gouvernement freine dans son élan à soutenir la filière et la jeune entreprise est contrainte de revoir ses plans. Ses recherches portent alors sur le recyclage des poudres de découpe de wafers (photovoltaïques) par technologie plasma. Ses développements aboutissent à la production de poudres de silicium parfaitement sphériques.

Des poudres métalliques calibrées à cinquante micromètres

SILIMELT-IOGS-le 503Aujourd’hui, Silimelt utilise la technologie plasma d’arc (un arc électrique générant un gaz à 5-6 000 oC) pour produire des poudres métalliques parfaitement sphériques, de l’ordre de cinquante micromètres (environ un demi cheveu). « Notre capacité à fournir des poudres métalliques sans défaut est l’assurance d’une impression 3D parfaite, explique Ulysse Michon. Elle constitue aussi une condition indispensable à l’augmentation des cadences de ces systèmes d’impression ».

Pour 2015, Silimelt a pour objectif d’installer une ligne de production à petite échelle en partenariat avec un industriel producteur de poudres métalliques. Elle travaille actuellement avec une dizaine de grands comptes, dont l’un d’eux au moins pourrait accueillir un démonstrateur Silimelt l’an prochain. L’étape suivante consisterait pour l’entreprise à monter sa propre ligne de production. Et ainsi de proposer aux utilisateurs d’imprimantes 3D des poudres aux caractéristiques adaptées à la fabrication de pièces prototypes ou industrielles.

Des études de faisabilité en vue de valider sa technologie

SILIMELT-IOGS-le 503Pour l’heure, le modèle commercial repose sur la vente d’équipements à l’issue d’études et d’essais de faisabilité réalisés avec ses moyens techniques situés au laboratoire du SPCTS à Limoges. Ses prestations sont éligibles au crédit d’impôt recherche pour les industriels français. Silimelt s’adresse principalement aux équipes de R&D de grands comptes de la métallurgie. « Ces acteurs ignorent le plus souvent les possibilités offertes par le plasma pour créer des micro-billes métalliques, d’où l’intérêt de travailler avec leurs équipes de R&D, avant d’envisager de leur fournir un équipement adapté à leur activité », précise Ulysse Michon. Silimelt a réalisé 165 000 euros de CA l’an dernier, contre 34 000 euros deux ans plus tôt.

Les ressources du 503 pour poursuivre l’effort de développement

En mars dernier, l’équipe de Silimelt (4 personnes) s’est installée au 503, à Bordeaux. Pour parfaire sa torche à plasma d’arc, elle a besoin d’utiliser des capteurs optiques et des outils de mesure lasers compatibles avec les hautes températures de son procédé. La présence sur place du centre technologique optique et lasers ALPhANOV, de la Filière Innovation Entrepreneurs (FIE) de l’Institut d’Optique d’Aquitaine et d’entreprises spécialisées offre l’environnement recherché par Silimelt pour poursuivre ses développements.

Olivier Fermé

www.silimelt.com