« La nouvelle génération d’entrepreneurs apportent une nouvelle dynamique »

Christine Bruneau travaille au 503 depuis l’ouverture du centre entrepreneurial. D’abord recrutée à l’accueil, elle en est aujourd’hui responsable administrative et logistique. Rencontre avec ce témoin privilégié de l’évolution du 503…

En 2006, l’IOGS quittait le bâtiment 503, à Orsay, pour ses locaux actuels de Palaiseau. Le projet de reconvertir le site historique de l’école en centre d’entreprises est lancé. Mais, les conditions étaient-elles réunies pour accueillir les premiers établissements ?

Christine Bruneau : « Il y a neuf ans, le plateau de Saclay était déjà attractif pour les entreprises innovantes. Situé au cœur du centre scientifique d’Orsay, le bâtiment 503 dispose alors de beaucoup d’espace pour les héberger. La difficulté, c’est que tout restait à faire. C’était un peu comme si vous rentriez dans un bâtiment évacué suite à un exercice de sécurité incendie. Tout était désert, ou presque, car il restait beaucoup de mobiliers et d’affaires.

A quoi ressemblait la vie au 503 les premières années ?

Christine Bruneau : Le 503 compte près de 10 000 m2 de bureaux. Les premières années, le bâtiment était bien vide. Les premières entreprises se sont installées en 2007. Certaines sont toujours présentes de nos jours, comme Force A, Iveo Technologies, Ingesym ou Sprai. L’association Scientipôle Initiative faisait également partie des pionnières.

En 2008, les élèves de la première promotion de Filière Innovation-Entrepreneurs (FIE) sont arrivés. Ils n’étaient pas nombreux. A la dernière rentrée, 50 étudiants se sont engagés dans cette formation.

Depuis le déménagement de l’IOGS, un seul laboratoire est resté sur place. 2015 marque un tournant puisque son transfert est prévu d’ici la fin de l’année, la nouvelle salle blanche étant terminée à Palaiseau.

L’ambiance est bien différente aujourd’hui. Avec 27 entreprises hébergées à ce jour, c’est environ 200 personnes qui évoluent au quotidien au 503.

Comment s’est modernisé le centre ?

Christine Bruneau : Le 503 paraît vieillot à première vue, mais les visiteurs sont toujours étonnés de la modernité des activités qui s’y développent. Et, l’environnement de travail a beaucoup changé ces dernières années.

Au 503, il faut parfois se débrouiller avec les moyens du bord. Tout un état d’esprit. Par exemple, j’ai participé à repeindre un couloir et la cafétéria avec François Balembois, Directeur de l’Entrepreneuriat et de l’Innovation, Frédéric Capmas, responsable de la FIE, et d’autres personnes issues de start-up. J’accompagne les entrepreneurs qui arrivent dans leur installation, le suivi de leurs travaux. De nombreux résidents ont apporté leur contribution pour embellir les espaces communs du bâtiment.

Le 503 est un espace mutualisé. Chacun doit évoluer dans le respect des autres résidents. Rappelons que les entreprises hébergées s’engagent à travers une convention de partenariat. Cet engagement se traduit notamment par un soutien pédagogique aux élèves de FIE.

En dehors de l’aménagement du bâtiment, le concept « Espace 503 » se déploie aujourd’hui. Concrètement, qu’est-ce que cela signifie ?

Christine Bruneau : Il s’agit d’un ensemble de dispositifs qui visent à conduire les projets innovants sur le marché. Sur la forme, l’Espace 503 se construit autour d’un environnement de travail novateur, favorisant la créativité et les échanges entre les entreprises.

Depuis deux ans, l’organisation de l’Innovation Summer Camp’ de l’Université Paris-Saclay a été l’occasion de réaménager le 503. Des espaces de coworking ont été créés, à l’image de la salle de créativité dédiée au Design Thinking. Une salle de visioconférence a vu le jour. La signalétique a été améliorée et la couleur a fait son apparition dans les couloirs. Des lieux de convivialité ont aussi été aménagés. Enfin, le FabLab a été agrandi.

A présent, il est question de complètement relooker l’accueil du centre. Celui-ci accueillant de plus en plus de visiteurs et, à l’occasion, des manifestations extérieures.

L’arrivée de jeunes entrepreneurs s’accompagne-t-elle d’une nouvelle dynamique ?

Christine Bruneau : Les premières entreprises hébergées étaient le plus souvent portées par des dirigeants expérimentés, à la recherche d’espace pour conduire leur activité. Un peu surdimensionné, peu accueillant aussi, l’environnement général ne les poussait peut-être pas à s’insérer dans une dynamique collective. La plupart des entrepreneurs évoluaient de manière assez indépendante.

Aujourd’hui, les interconnexions entre les résidents sont nombreuses. La nouvelle génération de créateurs est attentive à construire un cadre agréable et ouvert. A l’image du déjeuner mutualisé mensuel, les rendez-vous de convivialité sont appréciés et entrés dans les habitudes. Les différents événements de vie interne ont vraiment boosté les échanges entre les entrepreneurs.

Ces jeunes créateurs veulent faire du 503 un lieu d’émulation collective. La plupart comprend l’importance de donner de son temps pour accompagner les élèves de FIE. Parfois, ils en sont eux-mêmes issus. La première année de création, les étudiants de l’IOGS bénéficient d’un accès gratuit à leurs bureaux et au FabLab.

Si elle se montre participative à la vie du centre, la nouvelle génération d’entrepreneurs se révèle aussi plus exigeante en matière de services. Il faut s’adapter, souvent dans l’urgence. Travailler au 503 est un excellent remède pour garder l’esprit jeune ».

Propos recueillis par Olivier Fermé