DAMAE Medical diagnostique les tumeurs cutanées sans biopsie

Damae Medical - IOGS - Le 503« La biopsie systématique n’a plus lieu d’être aujourd’hui », affirme Anaïs Barut, étudiante en 3e année de la Filière Innovation-Entrepreneurs (FIE) à l’Institut d’Optique Graduate School (IOGS). Avec David Siret, et Pr. Arnaud Dubois, chercheur du groupe Biophotonique au Laboratoire Charles Fabry, tous trois ont créé DAMAE Medical. Cette jeune entreprise a mis au point un prototype qui permet de diagnostiquer de manière non invasive les cancers de la peau. « 60 % des biopsies réalisées sont bénignes après analyse par un anatomopathologiste, avance Anaïs Barut. Avec la possibilité que nous offrons d’établir un diagnostic rapide, sans effectuer de biopsie, le processus de détection des cancers de la peau sera considérablement accéléré. Et de substantielles économies seront réalisées pour la Sécurité sociale ».

« Notre solution repose sur la tomographie par cohérence optique (OCT), explique David Siret. Nous avons enrichi cette technique afin de pouvoir réaliser une coupe optique verticale sur 1 mm de profondeur, là où aujourd’hui les technologies d’imagerie in vivo offrent seulement une projection horizontale, et sur une profondeur réduite de 250 micromètres ». Un brevet protégeant leur innovation technologique a été déposé en décembre 2013.

Un prototype bientôt en test à l’hôpital Saint-Louis

Pour simplifier la méthode, il s’agit de projeter un faisceau de lumière sur la surface cutanée à analyser. En se réfléchissant, la lumière transmet des informations précises sur sa structure, qui est reconstituée par informatique. Selon Anaïs Barut, « l’intérêt réside aussi dans le fait qu’en s’affranchissant dans un premier temps d’effectuer une biopsie, la tumeur n’est pas détruite par l’anatomopathologiste. Si nécessaire, il est alors possible de réaliser une étude génétique sur celle-ci pour déterminer si le problème est localisé ou s’il existe un risque de cancer généralisé ». A l’usage, les dermatologues seraient chargés de réaliser l’imagerie qu’ils transmettront, via serveur sécurisé, aux anatomopathologistes pour diagnostic.

D’ici l’été prochain, DAMAE Medical vise de sortir un second prototype, plus compact et transportable. « Une équipe de l’hôpital Saint-Louis, à Paris, va s’en servir pour effectuer des tests sur une quarantaine de patients », annonce David Siret. Les essais cliniques sont prévus pour courant 2015, avec la troisième version du prototype. Une levée de fonds devra alors être envisagée l’année suivante pour passer à la phase de commercialisation.

Afin de poursuivre son développement, la jeune pousse du 503 a déposé un dossier auprès de Bpifrance dans le cadre du concours d’aide à la création d’entreprises de technologies innovantes (catégorie Emergence).

Cette année, DAMAE Medical a été finaliste du Hello Tomorrow Challenge, soit parmi les 25 meilleurs projets européens, sur 1 200 au départ. Seuls 8 l’ont été en France, dont deux issus de la FIE.

Olivier Fermé